Apostille / Beglaubigung
Apostille [a.pɔs.til]
Petite note marginale ajoutée à un écrit pour l’éclairer, le critiquer ou le rectifier.
Toute modification, addition, annotation, faite en marge d’un acte et faisant corps avec lui.
Style [stil]
Catégorie de l’esthétique permettant de caractériser l’organisation des formes verbales, plastiques, musicales, que l’histoire de l’art a identifiées et décrites comme ayant fait époque ou comme étant marquées par un artiste particulier.
Ex : Un nouveau style de chanter est apparu par lui à son époque.
Mode d’expression verbale propre à une école, à une nation, à une époque, à une activité, à un groupe professionnel.
Ex : Un Australien a inventé un style de nager, le crawl.
Manière habituelle d’appréhender, d’apprécier les choses et de se comporter, propre à une personne ou un groupe.
Ex : Il a un style de bouillir personnel.
Rapport :
A. // B.
Situation :
Un nouveau style de chanter.
Un français (A) a inventé un nouveau style de chanter
en arrivant à l’appartement communautaire
et il l’a introduit,
lors d’une conversation organisée
selon les règles,
c’est-à-dire normale
sauf qu’enregistrée,
sur B.
A : chanteon entend que A’s style is an Apo-style : un style de chanter (singing style) qui se distingue immédiatement de son auteur, et fait de lui son maître, son inventeur par rapport aux autres gens et qui est soustrait au monde par cela distinguant son inventeur par son (Appro)Stil // style de chien d’approprier : “j’ai un nouveau style de chanter” (juste comme ça (inspiration)) “on my way here” (without any effort) nor sources {une fleure autonome – absente de tout bouquet} un spaziergang romantique, nœud de hiérarchie / NEED TO SPREAD SELF / sinon hapactic style.
B : tries to imitate/ reproduceon entend que B recognises it for sth that it is not / B reproduces it in the form in which B recognises it / according to capacity ; idiosyncracy ; self
A : responds with CRITIQUEon entend que : c’est juste pour / consolider la paternité / l’auctorialité / lapureté du style
Tous savent que
A EST LE GARDIEN DU GERADE
Fin scène 1
B: brings up Formelnquelques gens entendent que / the Formel w/out logic is still a form to which it is possible to (con)form / B has learned from A that it is possible to form (e.g. a style) / B takes up Einheiten of A‘s form and integrates them into a Formel (1) / B stirs the discourse away from having to PERFORM the style which was already fully occupied by A.
B: brings up Formelnautres gens endendent que : B, by bringing up maths, wants to ruin the equation of the self or actually recenter it or redefine the terms of the equation where the self is a common operator or actually the self is an element but not the “patronant” operator / SELF^N rather than X^SELF
B: brings up Formelntous entendent que : in the end what B rejects from the statement of A is that their relationship is one of friendship parce que : “statement-A implies / statement-A * x with which B (disagrees) especially -1 +2″ / “hierarchy ≠ friend” / “scientifically proven that ≠ thing”)
A : introduces Novalisles gens entendent que A veut dire que Novalis propose que “détruire le principe de contradiction, telle est peut-être la plus haute tâche de la logique supérieure“
B : introduces second Formelles gens entendent que / B performs an evasion elevated into German / les gens peuvent entendre que B proposes que Erstens représente l’original, Zweitens représente une reprise / exemplification (prétexte pour consolidation du style ; acquisition de légitimité non hapactique) et Drittens est une synthèse (regrappe de l’original)
les gens entendent queB propose que Freundschaft²= (ich meine du) (du meine ich) / (gestern+heute+morgen)/ Durchschnitt / B fait un Experiment / B propose que ((Kuh/Auto)^Freundschaft)/Durchschnitt
= )
Fin Scène 2
A : “do you think flowers are just extensions of the plant?”
B : “this flower is a chain lube if I give it”quelques gens entendent que : B proposes that if Adefines flower as something that establishes a relation between friends, and not as an organism w/ certain properties (e.g. photosynthesis, distributing seeds, etc), then chain lube can be a flower.
Fin de scène 3
THEN A LOSES THE CHAIN
THEN B LOSES THE CHAIN
THE STYLE WAS DESTROYED
A DEUX
Exeunt Balcony
B R A V
BRAV est la relecture, le 4 décembre 2014, par Lotto Thiessen et Erica Zingano d’une improvisation donnée par Antoine Hummel et Sam Langer au Palais de la Poésie de Paris le 12 novembre 2014, dont l’enregistrement original s’est révélé inexploitable dans son intégralité. De la captation du 12 n’ont été conservés dans le montage du 4 que les passages ris, parfois en contexte.
BRAV est un produit produit dans le cadre de la Petite Année de la Marchandise.
Antoine Hummel colon basse, speaker natif bourgeois
Sam Langer collabo de colon basse, connu pour ses rôles antérieurs de colon basse
Lotto Thiessen colon colonisée alto, rire basse
Erica Zingano colonisée alto
Auda City paulstrech, échos, réverbes, tempi varium algebrosis
SIDE A : FAIRE LES MALINS
1 – Un poème classique, un poème expérimental
“Expérimental” et “classique” sont les mots d’une critique torpide qui ne questionne pas son décontenancement, oubliant que ce décontenancement est le milieu le plus propice à sa propre advention. À ce milieu elle a substitué le confort du “domaine” ou du “champ” (littéraire, par exemple), sur lequel elle s’adonne au loisir souverain d’un recensement formel dont les critères sont ceux d’une bourgeoisie qui renonce à explorer sa sensibilité en mobilisant l’évidence de ses sens (son indiscutable “ressenti”) : “touchant”, “savoureux”, “succulent”, “lumineux”, “brûlant” etc.
Pour nous, “expérimental” a depuis longtemps disparu au côté de “classique” dans le trou à langage qui sert à dégager des fidélités gentilices. Décrire tel travail comme “classique” ou “expérimental”, c’est lui imposer le funeste baptême de l’art qui condamne toute vie libre à l’apostasie ; l’annoncer “classique” ou “expérimental”, c’est le mettre en nourrice en littérature et l’assigner au domaine fini des genres et des formes : la voiture-balais de la littérature ferme le cortège des avant-gardes les plus canailles.
La Maison de la Poésie de la Ville de Paris “est baptisée Maison de la Poésie – Scène littéraire depuis la fin de l’année 2012”. (Wikipedia)
2 – Bourgeois
Quand nous arrivons dans la salle Pierre Seghers de la Maison de la Poésie Scène Littéraire, il fait froid mais on a une loge avec un frigo, une douche, des numéros de la revue Po&sie, derrière une scène belle et nue. L’ingé son met à l’aise (on bidouille, il touche). On joue un peu de Topor et de Barthes, beaucoup de Raoul Hausmann. Dans la salle, les sièges sont en peluche cardinale. Comment dire autrement qu’ils sont (1) en velours, (2) pourpres. Tu peux pas dire qu’ils sont en velours pourpre ? Ça t’écorche la langue de dire simplement que les sièges sont en velours pourpre ? C’est pas ça. C’est autre chose. Je peux pas dire velours pourpre sinon tout le monde passe à côté. Tu comprends pas. Velours pourpre ne rend pas raison du délire d’une combinaison entre velours et pourpre. Pour atteindre synthétiquement “velours + pourpre”, pour saisir le délire historique que la combinaison du velours et du pourpre implique en novembre 2014, il faut se l’accommoder, en faire un mème, un beau mème condensateur historique et communautaire : la salle était truffée de sièges en fourrure rase et purpurine. Ou bien : le revêtement des sièges du Palais de la Poésie de Paris ont la moumoute des rois et la teinte des statues de porphyre avec leurs panachures blanchâtres – poils de dos de vieux, parmesan de peaux mortes, stries de déo.
“C’est… c’est… c’est mignon mais pourquoi ça s’appelle maison ?” Il est possible que maison ne soit qu’une trace terminologique malrucienne, seghersienne, emmanuellienne, mouniérienne – la trace des honnêthommes de l’apréguerre eux-mêmes empreints de christianité, la trace de gens qui ont très vite su dans leur vie qu’ils devaient laisser une empreinte. Maison serait l’empreinte de ceux qui conçurent un peuple à grands traits évangéliques depuis leurs palais ou leurs chaires, un peuple avec ses lieux de communion pour peuple, maisons de la culture mises pour maison de dieu, où tous sont bienvenus ; il est important, il tient à cœur que ceux qui comme tous n’ont pas le loisir du retrait dans leurs suites haussmanniennes se sentent à l’aise sous les combles du vivre ensemble. À cause du velours, du pourpre et du racornissement historique du concept de tous, nous en venons à appeler cette maison, par souci de justesse mais sans volonté de soumettre quiconque à ce qui est juste pour nous, Palais.
3 – Intenable (Pt 1)
Après les lectures de Nathalie Quintane et Anne Parian, pendant l’entr’acte, on monte sur la scène de la salle Pierre Seghers et on s’amuse en attendant que les gens reviennent. On joue Rick Ross en boucle sur notre sampleur ficheurprice. Au bout d’un quart d’heure, les gens regagnent leurs places sans alcool alors qu’on est montés sur scène avec nos bières : c’est le premier signal, incommodant, de cette précellence institutionnelle dont on nous propose de jouir pendant les trois quarts d’heure suivants.
Pendant 45 minutes donc, juchés, perchés, on va faire de la poésie. Il faut admettre que la vue est imprenable depuis juchés, perchés ; conséquemment vu de juchés, perchés, la scène est un lieu intenable. À hauteur de juchés, perchés (80cm au-dessus du parterre sans alcool), la scène est un terrain miné ; la scène nue n’est pas plus que la page blanche le plan d’immanence de tous les possibles. La scène même nue est un lieu miné, saturé de gestes et de paroles, sauvagement acculturé depuis deux mille ans, littérairement adoubé depuis deux mille douze.
Or, scène ou pas scène, il y a un danger à se choisir un terrain dès l’abord comme un colon peu regardant ; chérir des lieux les transforme en domaines. C’est aussi une leçon de la gentrification expresse de notre quartier à Berlin : la seule façon de tenir à distance le bourgeois est de régulièrement tapisser nos façades de merde – ce qui ne veut pas dire qu’il faille s’en glorifier et en faire notre “art” (ce n’est certes pas une politique mais ça n’est pas non plus qu’un signal). Il y a une visée tactique au pourrissement des conditions de l’extase spectatoriale ou touristique (qui ne chérit que passagèrement l’ordinaire ou l’extraordinaire selon les mêmes critères de l’exotisme) : ne pas laisser tout le cool des lofts et des gloses faire nid à proximité de ce qui a séduit par sa pauvreté – l’aubaine de sa pauvreté.
Notre problème, sur la scène du Palais, en salle P. Seghers à 21h30, est le même mais en négatif : comment investir le lieu du bourgeois. Comment ne pas y être un Hofnarr (un fou de cour). Ou bien : comment être un Hofnarr plutôt nietzschéen qu’hégélien1. “Als könig wird man geboren, Hofnarr muss man werden” : montant sur scène, d’une certaine façon, on sait qu’on naît rois et qu’on va nécessairement devenir fous de cour – on sait qu’on va faire les malins.
4 – Une question
Mais être condamnés à faire les malins n’est pas une raison pour s’offrir tout entiers à l’ordre dramaturgique qui se célèbre en loge et tend à faire penser qu’il suffit de “se poser la question de la poésie” pour être politique (la mise en pâture d’une “question” rejoint la parodie du “débat” permanent au rang des stratégies dilatoires des démocraties de marché). La “question” d’une lecture de poésie n’a la plupart du temps de nécessité que communautaire (elle n’est fondée qu’à exclure, qu’à être tranquille, qu’à définir un entre-soi) : or cette communauté n’a de velléités sécessionnistes qu’aux heures d’ouverture du théâtre. Alors qu’elle s’inflige des soirées soporifiques au nom d’une dramaturgie invariable qui fait ressembler toute lecture à la précédente et contraint à l’amabilité le juché au risque de perdre public donc amis, elle juge pesante ou chiante toute tentative d’investir la scène pour questionner la légitimité de cette dramaturgie. Il existe peu de contre-arguments convaincants (de nature à nous décourager de passer la moitié de notre temps sur scène à déminer l’absurdité violente d’être juchés sur scène), car la plupart se fondent sur une histoire de l’art totalement fantaisiste, dans laquelle le questionnement du support et des conditions de représentation est, à peu de choses près, une lubie postmoderne.
Que la question soit posée littéralement, dialectiquement – un cadavre d’Haus(s)mann dans chaque main –, ne l’accule pas forcément au discours politique ; si telle était l’impression donnée, l’échec serait complet (écrire au antoinehummel@yahoo.fr).
5 – Intenable (Pt 2)
Il n’est pas douteux qu’il nous soit permis ici de faire les malins, bien que nous y répugnions. Que nous y répugnions ne change rien : la scène transmue, fait de tous des transfuges avertis, procède au transfert des otages, rend hommage indifféremment. La scène rend malin : elle haussmannise (deux s) ceux qui y clament l’hausmannité. L’hausmannité ne se clame pas. SIDE A est une parade ou un petit drame votif pour mettre Raoul Hausmann (un s) de notre côté. Mais Raoul Hausmann n’est ni d’un côté ni de l’autre de la scène. Raoul Hausmann vend du shit à la porte cochère. Aux arrières-cuisines. Paie le loyer des bonnes. Entretient des situations intenables dans des lieux qui sont l’aboutisation du culte de l’axe haussmanien, qui prolongent le moment baron-haussmanien ; et nous on est là, sans axe (dramaturgique entre autres), ce qui n’est pas dire qu’on est désaxés. On est plutôt toupiques, toupiques fin de course – notre dérive n’est pas travaillée perspectivement mais on est forcés de se constater d’un côté plutôt que de l’autre, du côté scène de l’axe clivant qui rajoute un s.
6 – Homogène social
Le public est un animal grotesque. Un homogène social ayant, en terme de dramaturgie, des attentes comparables, ayant en commun aussi d’être émus, hommes, femmes, d’être composé de singularités séquencées, riches, aussi richement séquencées que nos deux singularités sur étal, mais maintenues hors étal et par là même toutes puissantes et passives, homogènes en puissance et en passivité, en leur puissance et leur passivité, par leur puissance et leur passivité totales – d’une passivité souveraine, celle des payeurs, et d’une toute puissance aliénée, celle des payeurs.
SIDE B : BIEN JOUER
7 – Ma cassette
Le projet de déminer sur 6 tracs les conditions d’écoute des 8 suivants s’appelle faire les malins, jouer les non-dupes, les smartasses, les culs farauds ; faire figurer sur scène à nos côtés la belle statue de porphyre de : la conscience de l’aliénation collective qui permet le petit spectacle.
Le projet de bien jouer, lui, oblige à se mettre en position de réussir quelque chose de beau (des poèmes par exemple) qui rattraperait le déminage un brin doctoral des 6 premiers tracs et qui mériterait son passage sur scène (on serait en droit, à la fin, de demander la cassette).
La cassette de notre beau coup d’art rattraperait tous nos mauvais coups, tout le mauvais coup qu’on est généralement dans les autres domaines, les domaines les plus quotidiens, ceux qu’on prémédite peu et pour lesquels personne ne nous propose de garder la cassette : coups médiocres de cuisine, de sex, mauvais coup fraternel, sûrement piètre coup paternel ; un beau coup de queue compensatoire mais pas prémédité même si souhaité enfin donc prémédité quand même mais pas, disons, a(d)verti(sé), pas annoncé, promu. Peu de coups méritent une cassette mais on essaie quand même, on se laisse aller à l’essai, the rest is not our business (the rest is business).
8 – C’était beau
Amandes, olives
Ouvrent un espace pour
Les arbres et les matelas
Mais plutôt théâtral que poétique.
9 – Brave (Pt 1)
Cette configuration de la matière est un chien cale-porte devenu fétiche de décoration dans un appartement à 450m de son lieu d’achat. Cette pièce de kitsch entretient dans nos cœurs la flamme de sa légende en cultivant l’ambiguïté autour de la signification de l’adjectif brave la concernant parmi toutes les significations de brave, espérant par là-même les rafler toutes. Cette configuration de la matière, si elle mourait, façonnerait la langue française ou au moins un compartiment de la langue française qui contient bravoure, bravesse, braveté et la bobine des dérivés qui jouent au fort-da dans les bouches c’est-à-dire environ courage, sens de l’engagement, sens des responsabilités, capacité à convenir, à se porter à congruence en toute situation et à porter à congruence toutes les situations, à se hisser à congruence dans chaque situation, à amener des moments à la congruence de situations.
10 – Pause bières
Une pause où les auteurs vont chercher des bières.
11 – Brave (Pt 2)
Porter/Amener à congruence – comme on dit “porter à ébullition” ou “amener à l’école” – vient d’un passage du journal de travail de Brecht traduit par Philippe Ivernel où Brecht évoque les paroles de chants populaires estoniens qui progressent par zeugmes bizarres, instables, avec des doubles variations : aboyait le chien de ferme gris / grognait le chien de ferme rouge etc. Il y remarque un moment dialectique de nature à “fixer les différentes apparitions” de chien “en abordant l’objet de plusieurs côtés”, en “fixant différentes apparitions” de celui-ci. Porter les chiens à congruence est un art. Peut-être. Un art peut être : faire un chien signifiant et significatif. Dans Crâne Chaud, Nathalie Quintane parle d’un pornaud des années 20 où des petits chiens courent au milieu des nones qui baisent ou qui se branlent. Cette scène ravissante insistante, insistante aussi à se rappeler à la mémoire dans des situations des plus triviales, comme calque comique en quelque sorte, fit mindfuck (comme on dit faire échec). Une scène a fait un calque. Les chiens ont été rendu signifiants, petits chiens inattentifs à la baise bien que dans le champ du footage de baise ont été portés à congruence. Une scène a fait un calque ; elle a altéré (peut-être intensifié, peut-être aiguisé) une perception critique de l’espace social qui ne trouvait que des formulations faiblement théoriques, une perception de l’espace public comme chambre porno sans 4e mur, scène de vaudeville, scène bourgeoise, où la libido est niée et suinte pourtant à tout moment ; et les chiens, sur cette scène, ravissent parce qu’ils signent l’irruption de cette libido niée. Chien, comme forme de vie dramaturgisée malgré elle, a révélé l’intense domestication dramaturgique à l’œuvre constante, et une expérience de, disons, performation sociale de la littérature a eu lieu : une, disons, scène est devenue, disons, un calque. Une scène est devenue un calque. Une scène a servi à élucider une fascination. Elle a rendu la fascination insupportablement esthétique. Elle a fait du mindfuck (le “sentiment” des chiens, celui de leur signification politique) un état non-souhaitable. Elle a contribué au dépassement d’un mindfuck. Elle a quitté pour toujours le carcan littéraire.
12 – Ils disent des choses difficiles
Ils disent des choses compliquées. Ils repoussent vaillamment la mélasse du spectacle pour faire du langage une piscine à boules. Connards. Blaireaux. Narros. Es raro no ? Mouille rareaux no ?
13 – Ma violence
Et c’est cette espèce de pureté, de fraîcheur qui colle à toute chose fraîchement créée à nouveau et complètement seul par moi-même qui fait d’un nouveau membre d’un club en quelque chose extrêmement belle et qui donne à cette chose son maximum d’appartenance, et son beau degré de procheté et c’est plutôt pour ça que MA violence M’appartient dans la manière, etc.
Ma violence, ma belle violence, que j’ai créée, sans aide, sans soutien, sans aucune licence de violence universitaire ou départementale, sans que j’aie requis aucun appui financier et sans que quelqu’autre soit d’accord avec ça, c’est tellement rare dans notre situation dans ce monde, à pouvoir créer des choses sans que personne soit d’accord, et donc c’est belle, MA violence, et c’est tellement plus rare à pouvoir créer des appartenances des membres de son entourage chosier ou des sujets de son appartenat, son chosat, sans que quelqu’un soit entrelacé, impliqué, ou simplement soit là pour approuver ou désapprouver ou accorder ou retirer une licence pour ça quelle que soit la légitimité de ce quelqu’un là quelle que soit la légitimité de son pouvoir à accorder une licence, une licence-violence en ce cas-là, etc.
14 – La dépatouille
La dépatouille est un jeu qui se joue à deux et lors duquel 1 donne à 2 des ordres qui doivent le mener à accomplir une action simple (se lever, marcher, boire un verre d’eau…). La contrainte tient dans le fait que 2 est totalement ignorant du gestuaire de la domestication sociale : ainsi, on n’obtiendra rien de 2 si on lui intime l’ordre “lève-toi, marche et bois ce verre d’eau”, car les actions de “se lever”, de “marcher” et de “boire”, la désignation relative “ce” ainsi que l’équation objectale “verre d’eau” lui sont parfaitement étrangères. 2 est un être infra-social qui n’a de connaissances langagières que celles qui réfèrent à des parties de son corps et à des positions absolues par rapport à celles-ci. Alors si 2, chu d’un tabouret de bar sur scène assez dramatiquement, se trouve explosé au sol dans une position de cadavre, “courbe ton bras gauche à 35° le long du sol” est un genre de début acceptable pour le redresser.
La dépatouille est un embarras et une libération : elle progresse dans la perspective de se rassembler, en vue de se tenir ensemble mais elle ne sacrifie pas aux enfantillages du geste ou du comportement. La dépatouille joue à un niveau infra-social, elle s’adresse donc aux êtres socialisés soucieux de se dépatouiller.
Otto und die Sirenen
ein Versuch über die Onomastik der Ware und der Leute
Das Kulturgut steht zur kommandierten Arbeit in genauer Korrelation, und beide gründen im unentrinnbaren Zwang zur gesellschaftlichen Herrschaft über die Natur.
Horkheimer und Adorno, Dialektik der Aufklärung
Die Form des Holzes z.B. wird verändert, wenn man aus ihm einen Tisch macht. Nichtsdestoweniger bleibt der Tisch Holz, ein ordinäres sinnliches Ding. Aber sobald er als Ware auftritt, verwandelt er sich in ein sinnlich übersinnliches Ding. Er steht nicht nur mit den Füßen auf dem Boden, sondern er stellt sich allen anderen Waren gegenüber auf den Kopf und entwickelt aus seinem Holzkopf Grillen, viel wunderlicher, als wenn er aus freien Stücken zu tanzen begänne.
Marx, Das Kapital
Ich stopfte Wachs in die Ohren meiner aufgereihten Mitmenschen.
Homer, Odyssee, Gesang XII (Sirenenabenteuer)
Otto Normalverbraucher ist eine fiktive Person mit den durchschnittlichen Bedürfnissen der Gesamtbevölkerung. Der Name beschreibt in der Marktforschung den durchschnittlichen Verbraucher.
Βικιπαίδεια
Odysseus (episch griechisch Ὀδυσσεύς) ist ein Held der griechischen Mythologie. Seine zehnjährige Irrfahrt auf der Heimreise in der Odyssee (Wanderungen des Odysseus) geschildert. Während all seiner Abenteuer zeichnete er sich vor allem durch außergewöhnlichen Verstand und listige Ideen aus.
Βικιπαίδεια
Otto
ot = der Besitz, der Reichtum, das Erbe (Althochdeutsch)
Bedeutung / Übersetzung
der Besitzer, der Reiche, der Erbe
Deutsch, Duden
C’est l’histoire de choses et de gens qui portent le nom de leur fonction, de l’usage de leur corps comme projet de vente ou projet de séduction.
OHNE BZW. MIT
“ ‘s just 91 Chichester Drs,
going wrong ways down the life”
Patrick Tradition
i have abandoned making sense like a building with floors / i now only seek satisfaction with
dog / relieving itself against sculpture / skeezes a small bit of orion from its blatt / and so does
the sculpture / which song is for our best friend / my sculpture / and my dog / i’ll take it they
say / oui allo / have you done something great / i end up with text in the book / to clear up the
problem of it is going to be a classic / skin the district / they don’t pay god do they / i hear the
(shriek) machine / independently professing its identity in form of shriek / “ICH WAR EIN
tIGER” / chhcchhhhhhchhhhhhhchhhhhhchhhh / and i take the liberty / since i created it / to
destroy / télétel nom noms / on voyage dans la mayonnaise / on sort on mère / dans les
vacances do fim de semana / viagase na mayonnese / on est joy euchx / aber das K bleibt in
Deutschland / ein ausgesprochenes /
Privileggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggg
an alps of meat
cut the silence
put all the conversations in a pile
chop & mash
chash & mop
hair keeps the bread baby
HOLES & other poem
MAP OF HOLES AND OTHER POEM
A tourist map of key points of interest would feature a number of salient features that developed over the course of a quarter-century of increasing depth.
The “hole” in this map metaphor naturally derives from an abstract, mystical dimension, as well as a literal and biographical lower-case coordinate-hole. The almost living crags which, fatefully, are coterminous with underlying geographical realities, were born and grew up. Life and customs become a kind of mythical, eternal realm, populated by a circle of voices – a kind of chorus, or Paulstretch – filled with traditions of inherited wisdom, side by side with the ironic commonalities of social life.
Second (bzw. Third), the motif of blindness – the blindness of the hole, which can only hole insofar as it doesn’t tunnel – the motif of an incomplete jailbreak or ATM theft – entails the paradox that the blind moles ‘inside’ the hole can hear beyond, and through, the world that is external to it (and that defines it as hole) and, moreover, that the moles are amplified by the recurrent presence of the voice of likewise (cf. The Voice of Results). The icon once fulfilled a parallel oracular hole: ‘I do not make use of paper, but of pages …’ until it was totally replaced by the icon.
This brings up a final, and basic, concern in turn: letters, words, poetry, art, and the role of the imagined, the esthetic, the psychologically deep, in uncovering and representing truth. Truth is innately spiritual ; qua innate, internal ; qua internal, hole.
In a richly suggestive, humorous story, characteristic of poetry, Typich, who ‘can feels the stones of flame in the Paul …’ tells his recalcitrant apprentices that ‘the reduction / of noise is a face, my sons …’ And the poem, as usual, gives Father its riddling last words: ‘If you do not sense the narcotic emanations of the Stones, you cannot Paint It Hole. But if we do not find ourselves, we cannot get to work.’
LACKTOURIST
1. A hole to hell
2. Click hole (your tongue explodes like jailbreaks in my head)
3. There and back again
4. That’s a long way down
“there are fries.”
“thank you.”
“I am going shopping.”
“Can you bring a cucumber?”
“that’s exactly what I was saying.”
“that’s exactly my answer.”
“there is no hope.”
“can you bring some?”
“I will never trust you.”
“no problem”
Three new EPs! 15 – 16 – 17
“Luminous creeps” is a storytelling after the manner of couper/foutre (couperfoutre.tumblr.com).
A luminous creep: someone who vaunts a power of insight that is meant to transcend any situation, and in particular whichever given situation that the creepy luminosity instantly transforms into its own receptacle. I can tell that you’re afraid to go to this party. How can you tell I’m afraid, you don’t know me. I can tell because of my ability to detect fear.
Luminous creeps: the aftereffects a luminous creep can produce, the echo or reverberation that stays on after the situation is over; the unwanted gift of the luminous creep; the real transcendent power.
DISCLAIMER. Japan is just in this EP the arbitrary name for any possible destination aimed at by nonchalant freelancers, as they say in their awful skat : “yeah, I’d move to Berlin but my girlfriend wants to move to Japan so maybe I’ll move to Japan.”
BODY CHOIR
corps : partie matérielle des êtres animés
voix : faculté d’émettre des sons
PAM1652, considérant toutes les configurations de la matière comme animées, considère tous les sons émis comme des voix ; pas forcément des voix expressives mais en tout cas des phonations: de l’air passe au crible des cordelettes de matière comme des doigts sur un grand quipou, les nœuds seuls arrêtant.
la chorale animée de la paroisse de Pitch
entonne affectée
sa partie matérielle
pièce en quelques actes pour
trois audacités et autant de corps
librement accordés
les petits bruitistes édentés de la basilique Sainte-Auda
entonnent affectés
dans le contexte en soi dépitchant d’une descente de weekend
où il n’y a (plus) rien à célébrer
leur partie matérielle
sous le frontistère du baptême de l’art
les parties matérielles du chapispice de Voix
mènent affectées
le grand test de leurs usages
contre des conduits et des cavités voisés ou obstrués
dans la tradition de la phonation
à tout appliquée
le chœur paroissial des pitchounes de Corps
entame affecté
une bidouille pas inhabituelle
accompagné d’un dépitcheur qui fait
varier plus que naturellement
corps ne varie
molaire sous de la gaze
les jeunes entrepeaux de l’église de Métaphysique Réformée
exécutent affectés
Ruminer contre Savourer
épique reprise du tube humaniste
Écorché contre Corps
(colère dans le taffetas)
les jeunes noisistes du camp d’Être
conspirent affectés
au rétablissement des états de la sidération
molaire dans le taffetas
d’avant la voix
Bopping the kitchen mang
The kitchen’s mob ep consists of a shamanic procedure, which can be described as
trying to make mopping the kitchen floor more interesting
despite its being interesting already
To mop the kitchen floor is in itself a procedure ; and here, taken as the fundamental one, it reveals its big bang, its propellant quality, as in
in everything there is big bang
Why is this a shamanic procedure ? Because it defers to an hermeneutics of time, in which everything makes sense in relation to the initial moment of mopping the kitchen floor. To call it a moment already assumes that there is in itself something to suck out, hermeneutically, from mopping the kitchen floor, from mopping the kitchen floor as a soundwhole, at least.
There is nothing lacking in mopping the kitchen floor ; we mob the mopping of the kitchen floor by taking it as a soundwhole from which there is something to suck out.
Calling it a moment assumes
a peculiar dynamics
that is prone to reveal
what our mediocre senses miss –
unhearable sounds
resonances
paulstretches of everyday life
in an environment that we take to be unpaulstretched,
compact, realistically paced
levelled
normalized
balanced for the benefit of our picked affects –
whereas it has in fact
a kind of specific
meteorology
which in this case can be called the micro-climate
of having mopped the kitchen floor.
In that as well
for that as well
at that as well
through that as well
gibt’s ein big bang
the grösser bang of
every ment
every second is hm
a source of mentism
therefore in every moment
there is a meme which bangs
just as a bang does
when it bigs
itself
or just actually when it bigs.
To every bang we
big
our attentions
binding them to biggity
bangless about what we hear.
We respect as
in we show respect to
mopping the kitchen floor
not as an activity
but as a moment
of sounding.
We’re sounding in
what has sounded.
We’re living in
what has worlded.
Peurk.
POH.
Dull Poems
Nous avons organisé un workshop avec des enfants et des policiers au cours duquel nous leur avons demandé d’écrire des poèmes selon les contraintes anaphoriques marquées en gras dans les textes. Voici les poèmes issus de ce workshop.
We organised a workshop with kids and police, during which we asked them to write poems according to anaphoric constraints, which are marked bold in the texts. Here are the poems they came up with.
We hope you enjoy the results of this inspiring workshop.
We very much loved the creative approaches and the enthusiasm of those who took part.